Recyclage béton : Cercles vertueux pour le secteur de la construction
Voilà plus de dix ans que GSM accueille et valorise, sur plusieurs de ses sites, les déchets bétons de chantier, de centrales ou de préfabrication. Une démarche qui prend de l’ampleur, à l’heure où le secteur de la construction s’investit de plus en plus dans l’économie circulaire.
L'intérêt de la récupération et du recyclage du béton n’est plus à démontrer. Économie de ressource, mise à disposition d’un matériau de substitution responsable et de qualité (en fonction des matériaux récupérés), « production locale », optimisation des transports avec le double flux : le béton recyclé a tout bon !
Mais pour le valoriser, plusieurs paramètres doivent être réunis, comme un espace de stockage suffisant ou des techniques de tri et de concassagecriblage appropriées. Dans chacune de ses régions, GSM développe des solutions adaptées aux spécificités du marché local.
À chacun son circuit
En région Sud-Ouest, le site d’Illats (33) réceptionne et recycle depuis dix ans des bétons de déconstruction et des retours de centrales à béton provenant de tout le sud de la Gironde. « En moyenne, nous en traitons 25 à 35 000 tonnes par an, précise Boris Delabie, responsable commercial du secteur Aquitaine. Plus récemment, en 2019, nous avons aussi commencé à récupérer des matériaux de déconstruction sur la plateforme de Villenave-d’Ornon (33). »
En région Ouest Pays de Loire, c’est le site de Saint-Georges-lès-Baillargeaux (86) qui centralise cette activité. « Nous y accueillons aussi bien les retours béton des centrales Unibéton que les déchets bétons des chantiers et les poteaux électriques lors des travaux d’entretien ou d’enfouissement des lignes, souligne Sébastien Racineux, manager commercial de la région. Nous commençons aussi à recevoir des éléments préfabriqués, comme des blocs béton ou des bordures de caniveaux. Au total, ces trois sources combinées représentent aujourd’hui près de 10 000 tonnes par an. »
« Dans la région du Grand Bassin Parisien, le dépôt du port de La Rochette (77) a commencé à accueillir début 2020 des rebuts de production d’éléments préfabriqués, détaille Nicolas Ménigault, manager commercial Île-de-France Est.
Nos clients préfabricants ne peuvent pas les commercialiser parce qu’ils présentent une petite fissure ou un défaut de couleur, mais ce sont des matériaux d’excellente qualité, sortant de l’usine, qui peuvent être recyclés après concassage. »
« Gérer la ressource de manière responsable a toujours été source de progrès en faveur de la préservation de la ressource. La production de granulats recyclés issus de béton de déconstruction est une voie de valorisation à développer. »
Boris Delabie, Responsable Commercial Sud-Ouest, Aquitaine
Des installations adaptées
Pour accueillir tous ces bétons à recycler, une organisation dédiée s’est mise en place. Les sites ont aménagé des zones de réception et de stockage des matériaux en attente de retraitement. « Nous vérifions chaque chargement qui nous arrive, et nous l’orientons vers un espace précis, explique Sébastien Racineux. D’un côté les bétons non ferraillés, qu’il faut juste reconcasser, et de l’autre les ferraillés, qui devront faire l’objet d’un tri supplémentaire pour enlever la ferraille. »
Les retours de centrale à béton sont pour leur part récupérés dans des bennes où on les laisse durcir jusqu’à former de gros blocs appelés glaçons. Lorsque la quantité de matériaux à traiter est suffisante, le site lance une campagne de concassage. « Les plus gros blocs sont réduits au moyen d’un BRH, une pelle mécanique équipée d’un gros marteau-piqueur, souligne Nicolas Ménigault. Une fois réduits, ces éléments passent dans un concasseur. »
Les matériaux sont ensuite criblés pour produire des coupures adaptées aux besoins du marché, principalement des travaux publics, comme des graves routières 0/80 ou 0/31,5. La demande va croissant pour ce type de produits. Matériaux de proximité par essence, collectés et transformés près de leurs bassins de consommation, ils répondent aussi à de nouveaux impératifs réglementaires de plus en plus stricts, notamment des critères d’économie circulaire. « Certains cahiers des charges commencent même à exiger l’utilisation d’une proportion de matériaux recyclés conclut Boris Delabie. Participant à la préservation des ressources naturelles et aux principes d’une économie circulaire pérenne, le béton recyclé aura sa place dans l’acte de construire. »