Quand les carrières limitent l’impact des crues
Année après année, les événements climatiques violents se multiplient en France. Nombreux sont les territoires qui font face à des crues et des épisodes d’inondation provoquant des dégâts importants. La prévention de ces risques est ainsi devenue un enjeu majeur pour les collectivités, et l’industrie des carrières leur prête main-forte dans cette démarche.
En 1988, Nîmes était victime de très graves inondations, et la ville commençait à élaborer un Plan de Prévention des Risques d’Inondation (PPRI), marquant l’entrée dans l’ère d’une prévention institutionnalisée des risques d’inondation.
« Avec le changement climatique, les épisodes de crues vont se multiplier et nos installations joueront un rôle de plus en plus important dans la prévention des risques. » E. Philippe
« Les solutions techniques de protection étaient très onéreuses, souligne Bruno Guth. Nous avons alors proposé à la ville d’augmenter la profondeur de notre site de Caveirac (30), situé en amont, afin d’en faire un dispositif de rétention des crues, sans surcoût pour la collectivité. » En 2002, Caveirac est ainsi devenu le premier bassin écrêteur de crue de GSM : lors d’épisodes pluvieux de grande ampleur, la carrière se remplit en captant les trois cours d’eau qui la longent.
Une fois les intempéries terminées, lorsque le réseau de captation des eaux pluviales de Nîmes n’est plus saturé, le contenu de la carrière est repompé vers le réseau pluvial vidé des eaux de crues, à un débit contrôlé.
« Nos installations de traitement sont construites hors d’eau, mais lorsque le site est noyé, les fronts de taille sont inaccessibles, et cela peut durer des mois, précise Bruno Maestri. C’est donc un choix engagé de la part de GSM et un véritable partenariat avec la ville : en mars 2018, nous avons ainsi obtenu une nouvelle autorisation d’extension sur 9 hectares, qui permettra d’augmenter la capacité de rétention d’eau à plus de 7 millions de m3, et d’encaisser plusieurs épisodes météorologiques violents coup sur coup. »
GSM a financé les travaux de captation des cours d’eau et l’installation des pompes. L’ensemble du dispositif sera rétrocédé à la ville de Nîmes à la fin de l’exploitation de la carrière.
Au service de la collectivité
Dans le sillage de Caveirac, plusieurs autres sites de GSM ont pleinement investi leur rôle de dispositif de protection du territoire.
Le réaménagement de Saint-Pierre-d’Autils (27) vise à améliorer les conditions d’écoulements des crues de la Seine, en constituant un chenal d’écoulement d’une largeur de 50 m avec l’implantation de 3 buses sous le chemin communal. Ce chenal permet une augmentation du champ d’expansion des crues de l’ordre de 80000 m3 par rapport au terrain initial. De plus, une partie des terrains a été restituée hors cote inondable, permettant l’accueil éventuel de constructions.
« Nombreuses sont nos carrières comportant aussi un plan d’eau qui remplit naturellement la fonction de bassin écrêteur de crue, note Eugénie Philippe. Et aujourd’hui, avec le changement climatique et la multiplication des épisodes météorologiques violents, les collectivités sont de plus en plus sensibles à cet aspect de notre activité. » Ainsi, dans les Pyrénées-Atlantiques, GSM travaille, en collaboration avec le bureau d’études hydrogéologiques HEA et le syndicat mixte du bassin du Gave de Pau (SMBGB), sur un projet de carrière dans la vallée de Nay. « Nous pourrions créer un bassin capable de capter les crues décennales, précise Eugénie Philippe. Ce projet protégerait notamment plusieurs équipements publics situés en aval. »
Prévention à tous les niveaux
En plus de jouer un rôle actif dans la protection des territoires situés en aval de ses sites, GSM a également intégré la prévention du risque d’inondation dans la conception même de son outil industriel. « Dès le stade projet, nous réalisons des modélisations pour déterminer précisément les zones inondables de nos sites, détaille Virginie Crenn. Cela nous permet notamment d’implanter les stockages des différents produits nécessaires au fonctionnement des installations sur des terrains hors crues ou dans des bâtiments surélevés, afin d’éviter tout risque de ruissellement de substances. Tous nos anciens sites ont été mis aux mêmes normes que les nouveaux. »
Sur les carrières, la terre végétale stockée au fil de l’exploitation est également positionnée afin de ne pas faire obstacle à une éventuelle circulation d’eau. « Les merlons* sont disposés parallèlement au sens d’écoulement de l’eau et présentent parfois des ouvertures afin de ne pas provoquer d’effet “barrage” en cas de crue, souligne Virginie Crenn. Rien n’est laissé au hasard. »
* Butte de terre.