L’archéologie préventive : Préserver notre patrimoine commun

Avant d’agrandir sa carrière de Caveirac, GSM a orchestré un ballet complexe de démarches préventives, conciliant les impératifs archéologiques et écologiques.

Afin de préserver d’éventuels vestiges, chaque nouvelle autorisation de carrière peut faire l’objet d’un diagnostic archéologique préventif. Ce fut le cas pour les deux gisements de la Devèze et du Jal, sur le site de Caveirac, pour lesquels un arrêté de prescription archéologique a été pris dès juin 2017 par le préfet de région Occitanie. 
Le diagnostic préventif a ensuite été effectué par phases entre 2018 et 2019. En effet, GSM s’est organisée, en étroite collaboration avec la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) et l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), pour le mettre en œuvre dans des délais contraints par les enjeux écologiques locaux.
« Les travaux préparatoires de débroussaillement, coupe des bois, dessouchage et décapage de la couche superficielle de terre ne pouvaient s’effectuer qu’à des périodes ne dérangeant pas les reptiles et les chauves-souris qui vivent sur le site, précise Bruno Guth. Pour finaliser les travaux après l’hiver, nous ne disposions que d’une fenêtre restreinte correspondant à la fin des températures basses, et n’empiétant pas sur la période printanière de reproduction de ces espèces fissuricoles*. »

Les premières trouvailles

Une fois le terrain dégagé, des phases de reconnaissance ont été menées par un responsable scientifique de l’INRAP, qui ont révélé
la présence de vestiges archéologiques significatifs ! Deux capitelles, des cabanes de pierres sèches, ont été mises au jour, dévoilant un graffiti daté de 1731.
Les archéologues ont également découvert une carrière de meules oléicoles et des amas de déchets de pierres de taille, témoignages d’une activité à la fois agropastorale et industrielle. Devant ces découvertes prometteuses, en septembre 2019, le préfet de région a pris arrêté de prescription de fouilles préventives.

« GSM a assuré la maîtrise d’ouvrage de l’opération, qui a nécessité la consultation de divers acteurs, dotés des
compétences scientifiques requises et validés par la DRAC, souligne Bruno Guth. C’est finalement l’INRAP qui a de nouveau été retenu pour mener ces fouilles, qui se sont étendues du 16 octobre au 18 novembre 2019. »

Partager les découvertes

Bien que longue et contraignante, cette campagne d’archéologie préventive s’est révélée décisive pour la préservation du patrimoine local. L’étude de l’INRAP a permis de comprendre comment ce site, dit du Puech des Moles, s’intégrait dans un environnement de clapas** et de cabanes en pierres sèches remontant au début du XVIIIe siècle. Afin de partager ce patrimoine, GSM et l’INRAP ont organisé avec l’accord de la DRAC une visite pour les représentants du conseil municipal et des associations locales, dont Pierre sèche et Garrigue de Caveirac qui sauvegarde et restaure les capitelles.

* Fissuricole : Espèce vivant dans les fissures, notamment celles des murs de pierre.
** Clapas : Tas de pierres érigé le long d’une terre épierrée en vue d’en faire un champ